Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, il y a quelques jours que je receus une lettre qu’il vous pleust de
2m’escripre du XVIIe du passé, de laquelle je vous mercye très humblement
3et de la bonne souvenance que vous avés de moy. J’ay veu par ycelle la
4bonne compaignie que vous avés à Grenoble qui ne se séparera à mon
5jugement sans quelque bonne chère. Je suys bien marry que je n’ay
6ce bien que d’en avoir ma part du playsir yci attandant le
7temps propre du siège de La Rochelle. Durant ce peu de nèges que
8nous avons heu, nous avons faict des forts qui ont esté fort
9bien assaillis et défendus. L’on a faict aussi de fort belles masques et
10passé ces troys de jeusne pour le jubilé le caresme prenant est
11ouvert, encores que nous soyons devant Noël. Il ne se dict aultres
12nouvelles que vous ne scachés bien, fors que monseigneur de Guyse
13doibt arriver dans quatre ou cinq jours en ceste court revenant
14de Champaigne, qui aporte asseurance signée de la pluspart des
15gentilshommes qui estoyent de la nouvelle religion de ce gouvernement
16là de désormays vivre catoliquemant. Dieu veulle qu’en Daulphiné
17il continuent comme ilz ont commencé, ce que l’on espère
18qu’ilz feront avec vostre saige et acoustumée ayde que vous y donnerés
19et sur ce je me recommanderay très humblemant à vostre bonne
20grâce, priant le Créateur vous tenir
21Monsieur en très bonne santé longue et très heureuse vie. De
22Parys, le VIème décembre 1572
23Votre très humble allyé et très affectionné
24Serviteur
25Monestier